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Ce qui est navrant dans les mots du patron c’est qu’il semble ne pas savoir ce que c’est que d’écrire un livre, qu’il ne connait pas l’histoire littéraire (et le grand nombre d’auteurs qui avaient besoin de leurs jours pour écrire, on peut en citer mille), mais c’est aussi en prenant l’exemple de Kafka prendre l’exemple d’un écrivain célibataire et sans enfants, donc effectivement c’est plus simple, un peu plus, mais si tu es écrivain et père ou mère et que tu te lèves la nuit, et que tu es constamment épuisé parce que la société n’aide pas vraiment les parents, que tu as mille choses à penser et à gérer, alors non tu n’écris pas la nuit comme Kafka sinon tu es mort. Dans ses mots, il y a ce fantasme qui arrange bien le patriarchat et le capitalisme, ce fantasme agiste et classiste : un écrivain c’est un mec qui n’a pas d’enfants (ou alors il a de l’argent et des bonnes, ou alors c’est un macho et c’est sa meuf qui fait tout). Désespérant. Et comme le faisait remarquer quelqu’un sur facebook, Tolkien a pu écrire ses livres car c’était un professeur négligent de ses étudiants et de son travail et que sa femme faisait tout à la maison. Punaise, mais soyons de gauche !