J’ai enfin dit à mon nouveau médecin (très chouette, bon médecin à l’écoute et marrant) :
« Je suis végane ».
Je mets toujours du temps à en parler. Pourtant ça me semble important de le dire. De se parler. De ne rien cacher : après tout, la relation patient médecin est fondée sur la confiance.
En fait, j’ai dit « Je n’en ai pas parlé avant, parce que souvent les médecins ont des réactions bizarres, donc ça me fait hésiter, ça m’angoisse un peu, mais voilà je suis végane ».
Elle a froncé les sourcils et dit « Ah » et peut-être que si je n’avais pas dit « parce que souvent les réactions des médecins sont bizarres », elle aurait eu une réaction de réprobation.
(comme sur d’autres sujets, l’avortement pour certains, l’obésité, ou encore il y a peu, l’homosexualité, il y a encore des médecins -pas le mien- qui ont des problèmes avec le serment d’Hippocrate -la partie sur le non-jugement- et même -ça semble incroyable- avec l’information scientifique).
Je lui ai expliqué que je me supplémentais bien en B12 et vitamine D et que tout allait bien.
Elle a juste dit « Je trouve toujours préférable d’obtenir la B12 par l’alimentation », ce à quoi j’ai répondu « Le problème c’est que l’alimentation, ce sont des individus qu’on tue. Mais on ne va peut-être pas commencer un débat ? »
Et on est passé à autre chose. Il faut apprendre à parler à nos médecins, à les sensibiliser, parce qu’on ne peut pas dire que leur formation les prépare à penser la question du véganisme ou du végétarisme, et même les meilleurs d’entre eux et elles, les plus bienveillants, peuvent avoir des réactions de jugement ou de peur.