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À la maison avec Cyrus

Je suis seul avec Cyrus toute la semaine, Coline est invité à un salon dans le sud dans un endroit qui a l’air paradisiaque (sauf quand il s’agit de manger végé, « Quoi vous ne mangez pas de poisson ? mais les végétariens mangent du poisson. » Argh. Petit rappel : les poissons sont des animaux).
Les journées sont donc bien remplies.
Cyrus a une passion pour l’ouverture des tiroirs, par le vidage des tiroirs, il part en quête des fils électriques aussi (super mauvaise idée). Ah et méthodiquement il arrache toutes les protections posées sur le meuble pour ne pas qu’il se fasse mal. Il déchiquète les magazines. Les écrans l’intéressent aussi, mon téléphone, l’ordi, il tente sa chance, essaye de les attraper, sans succès. Pour Cyrus ça sera pas d’écrans avant bien bien longtemps (nous sommes des parents antismartphones, antitablettes, antiordi).
Je peux donc écrire par tranche de quinze secondes (sauf pendant ses deux siestes de la journée, où j’avance un peu plus).
Cyrus joue seul (grande capacité de concentration sur un objet qu’il étudie sous toutes les coutures), on joue aussi ensemble, il vient vers moi, me tape sur le genoux et dit Gagagagaga et là c’est course poursuite, affrontement des Godzillas, frappage dans les mains et chatouilles, on joue du ukulélé. Lecture de livres (enfin tentatives car très vite Cyrus joue avec le livre). C’est trop bien. C’est le paradis.
Parfois il tombe (on a couvert le salon de tapis de yoga épais), pleure, et donc gros calin dans mes bras. Cet enfant est téméraire et aventureux.
On sort prendre des cafés (enfin lui a sa gourde avec de l’eau), il fait beau, ça nous permet de respirer, et Cyrus est fasciné par les feuilles des arbres.
Il nous ressemble par bien des aspects : il est très actif et émotionnel, mais bizarrement il ne semble pas asocial (hier c’était la deuxième demi heure à la halte garderie, période d’acclimatation, et ça lui plaît, il est tout souriant et va vers les autres, mais quand un enfant pleure : ça le fait pleurer automatiquement).
Ces quelques jours me permettent de me rendre compte que les mères célibataires (ou pères, plus rares) méritent tous les égards et encouragements (et un financement massif). S’occuper d’un enfant à deux c’est du boulot, seul c’est… une attention constance puissance 10, ça demande une énergie et une agilité colossale. Et bien sûr, il y a les trucs relous à faire en même temps : prendre des rendez-vous, faire des lessives, étendre le linge, préparer les repas. J’ai renoncé à ranger, on a l’impression que le salon a été cambriolé. C’est un beau bazar émoticône smile