« Je veux que vous mouriez le plus tard possible », me dit une amie.
On ne se dit pas assez de grandes belles choses excessives, et justes.
Le but de l’existence c’est rencontrer ceux et celles qui seront nos amis, pas des amis de circonstances, pas des amis de confort, pas des gens avec qui boire un verre parce qu’on habite dans le coin. Mais des êtres qui partagent une même éthique sentimentale, de gentillesse et d’idéalisme, des êtres fiables et entiers, tendres et mal à l’aise dans ce monde, pas à leur place, avec qui former une armée des ombres. Des hommes et des femmes tendrement engagés, sans hystérie passionnelle, dans l’invention d’une amitié qui grandira tout au long de la vie. Des êtres sur qui compter, et qui compteront pour nous. Différents, bizarres à leur manière, mais avec qui on partage une vision des choses. Qui seront là à deux heures du matin en cas de problème. Qui seront là comme le ciel est là. Et pour qui on sera là.
Alors à Nantes, ça doit bien exister. Mes amis de Paris me manquent. Il faut trouver des alliés ici. C’est une longue quête.
Je n’arrive pas à avoir des connaissances et des copains, et je vais continuer à ne pas faire d’efforts. Si je ne comprends pas les gens qui couchent avec des personnes qu’ils n’aiment pas, c’est que je ne comprends pas comment on peut arriver à prendre un café avec quelqu’un qu’on n’aime pas profondément. Les gens sont fous, et pas joliment fous. Alors trouvons des alliés.