Avant de rentrer, je suis passé par Paris, pour voir amis (Marc, les inadaptés) et famille. Ballade dans le XX° arrondissement, surtout dans le quartier Saint-Blaise, découverte de la confortable médiathèque Marguerite Duras, ouverte le dimanche, bonheur d’être dans une bibliothèque ce jour-là, un endroit où se réfugier. J’ai acheté Professeurs de désespoir de Nancy Houston, un essai sur le goût du néant et du sérieux (souvent misogyne) dans la littérature, un goût qu’elle interroge et critique. J’en ai lu quarante pages, je n’ai qu’une hâte : le retrouver ; enfin un essai féministe, drôle et inventif, dont les positions à contre-courant sur la littérature me correspondent. Huston cite Göran Tunström : « J’ai longtemps adhéré au poncif selon lequel un homme qui souhaite sérieusement écrire ne devrait pas avoir d’enfants. Eh bien c’est faux. La naissance de mon fils a métamorphosé ma langue. Et maintenant je décrète : chaque écrivain doit avoir trois enfants ! » De la même, j’ai commencé Journal de la création, comment devient-on écrivain quand on est une femme, quand on est une mère ou qu’on se refuse de l’être, sur des couples d’écrivains (Plath-Hughes, Leonard Woolf/ Virginia W. …), et la manière dont ils se soutiennent (les Browning) ou se font du mal. Une esthétique est une éthique.