Soirée à l’atelier de la rue du faubourg Saint-Denis. J’ai fait connaissance avec un dessinateur italien nommé Alessandro Tota. J’aime beaucoup son style de dessins. C’est l’avantage des ateliers collectifs : les rencontres. Même si je suis effrayé par les autres et que je mets une éternité à ne pas fuir, à ne plus éviter.
Deux demi-journées et une nuit dans une cabane dans un arbre en Normandie. Un rêve d’enfant qui se réalise. C’était parfait.
Revu Lionel. On ne s’était pas vu depuis six mois. On a reparlé comme au bon vieux temps. On s’est retrouvé les mêmes problématiques, comme si parfois nous faisions les mêmes gestes, comme si nous avions les mêmes pensées, comme une gémellité sporadique, complexe. Et c’est de ce battement même, comme un phare, de ces différences tout de même, que nous tirons du jeu, que la perspective naît, nous révèle l’un à l’autre, l’un pour l’autre. Les choses s’éclairent. Nous nous voyons mieux. Nous assistons à qui nous sommes, et qui nous sommes en train de devenir par la grâce de cet éclairage amical. Nous venons de très loin, de très profond, et nous nous débrouillons avec ça, si nous y travaillons nous voyons ce magma, ce bordel de rêves de nos parents, de désirs, de renoncement, de violences bien habillées, alors il est bien évident qu’il n’y a pas de liberté, que nous avons été façonné, que notre liberté s’est exprimée par hasard, par chance, parfois. Mais voilà nous sommes de la matière, et ce n’est pas une mauvaise nouvelle. Au travail maintenant.