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un romantisme nécessairement maladroit

Théâtre mercredi soir, mais je ne dirais pas quoi parce que ce n’était vraiment pas très bien. Et puis c’était bruyant. Un peu comme un match de ping-pong avec deux joueurs qui n’arrêtent pas de s’engueuler. En sortant nous nous sommes précipités aux Halles pour voir How do you know (Comment savoir) de James L. Brooks (petit crochet pour acheter des hot-dogs chez Dogs, 3, rue de la Cossonnerie -hot dog choucroute pour moi). Toute la critique a descendu ce film, et peu de spectateurs l’aime. C’est logique : c’est un chef d’œuvre. Je n’ai pas vu de film aussi romantique depuis La Belle et le Clochard. C’est un romantisme assumé, tendre, sans sarcasme, très premier degré, et bon dieu ça fait du bien. On est dans le registre du « mignon », mais les dialogues sont drôles assez souvent, navrants parfois (mais joliment navrants), profonds sous une apparence de légèreté chantillyesque. Je vais certainement aller le revoir. Un tel esprit donne de l’énergie pour des semaines. C’est un romantisme si pur, si innocent, qu’il a quelque chose de fou, de joyeusement dérangé, barjot, délirant. Bien sûr j’ai pensé à Capra, et notre temps de crise qui va en s’accentuant me laisse espérer que va renaître un art de beaux sentiments, où la gentillesse ne sera pas considérée comme mièvre, mais une force, une réaction à une société agressive, qui a tenté de nous transformer en petites machines cyniques sans égards les uns pour les autres. Allez voir ce film maladroit, mais nécessairement maladroit, justement maladroit, vous serez déroutés, et si vous baissez la garde, heureusement déroutés.

Marie Chartres (auteur à L’école des loisirs, et bientôt aux éditions du Chemin de Fer), qui m’a reçu à la médiathèque de Châteaubriant, avait lu une citation de Barthes : « Dans l’art de Calvino et dans ce qui transparaît de l’homme en ce qu’il écrit, il y a – employons le mot ancien, c’est un mot du dix-huitième siècle – une sensibilité. On pourrait dire aussi une humanité, je dirais presque une bonté, si le mot n’était pas trop lourd à porter : c’est-à-dire qu’il y a, à tout instant, dans les notations, une ironie qui n’est jamais blessante, jamais agressive, une distance, un sourire, une sympathie. »

C* m’a dit que sa jauge d’amour pour moi est à 100 % comme dans les Sim’s. Je n’ai jamais eu de plus jolie déclaration :-).

J’ai un rhume, donc emplettes de propolis, thym, jus de grenade, gingembre. Il me semble avoir lu un article sur les gaufres et leur rôle dans la destruction des virus (le titre était « Les gaufres, un antibiotique naturel »).

Déjeuner avec Clément, nous arrivons à la fin du comic-strip ; mais je dois encore écrire des textes. Sur l’amour me dit Clément (les derniers sont tous sur la mort, et il faut varier). Début de soirée avec Sandrine Bonini, achat pull marin, et infusion au café du théâtre du Vieux-Colombier. Nous avons un nouveau livre en préparation. Chouette.