Je suis en Bourgogne depuis lundi et jusqu’à demain. Certains élèves m’ont demandé mes influences, les auteurs qui comptent pour moi, et j’ai parlé entre autres de Dorothy Parker, pour ses nouvelles et sa poésie, j’ai dit combien son désespoir sans complaisance, son humour élégant, me touchent, et j’ai promis de laisser un poème sur mon blog. Le voici.
Résumé
Razors pain you; Rivers are damp;
Acids stain you; And drugs cause cramp.
Guns aren’t lawful; Nooses give;
Gas smells awful. You might as well live.
Dorothy Parker
(Les rasoirs font mal ; les rivières sont humides;
Les acides tachent; et les médicaments donnent des crampes.
Les revolvers ne sont pas légaux ; les noeuds coulants se défont ;
Le gaz sent trop mauvais. Alors autant continuer à vivre.)
Les rencontres se passent bien, parfois même très bien, surtout quand je ne suis pas face à quatre-vingts élèves à la fois, mais en petit comité. C’est l’occasion de me poser des questions sur mon roman (La disparition de Paris et sa renaissance en Afrique), et d’y répondre, d’émettre des hypothèses et de découvrir des choses sur mon travail. C’est l’occasion de discuter aussi, d’écouter les lycéens et de partager, et de se demander avec lesquels je me serais entendu vingt ans plus tôt, c’est émouvant. Et puis, je fais une expérience du lycée qui n’est plus douloureuse, qui n’est plus une punition, un lieu où je me sentais mal à l’aise et seul. Cela doit être bien d’être prof, en fait. Cela devrait être bien d’être élève.