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de l’influence des greniers dans la transformation de la dépression en une sorte de douce mélancolie

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Mon bon vieux grenier en l’occurrence c’est un antique disque dur externe sur lequel j’ai laissé pas mal de chansons, il y a quelques années, oubliant de les transférer dans ma discothèque. Je suis sur une pente dépressive aujourd’hui, alors je me suis dit que c’était le moment de m’y enfoncer pleinement, de tirer ce drap triste et lourd et de m’en faire une sorte de cabane dans laquelle je pourrais ressortir des choses qui immanquablement me serreront davantage le cœur, mais, je croise les doigts je touche du bois, me donneront de la force, cette force distillée par la mélancolie quand on la boit jusqu’au bout, jusqu’à l’impression de se noyer).

Ces mp3 étaient pleins de poussières, mais ce n’est pas de la poussière qui enraye, au contraire elle donne du velouté, une qualité émouvante et magique. J’ai retrouvé Nas, Keny Arkana, Duke Jordan, The Divine Comedy, Django Reinhardt, ce morceau de Little Miss Sunshine, cette chanson de The Man on the Moon (chantée par Jim Carrey), ce premier album solo de Franck Black, ces chansons de France Gall (Pense à moi), The Cure, Luz Casal, la Mano Negra, Ween, The Buzzcocks, The Clash, LKJ, Jeanette et son Porque te vas, Björk, Lhasa.

Comme des trésors négligés, laissés de côtés, injustement, mais qui parce qu’ils ont été oublié ont eu la liberté de continuer à vivre sans être gelés par mon regard. J’ai pensé au temps qui passe, à cette poussière qui se pose sur moi sans doute aussi, aux années à venir, aux rencontres. Je vais rencontrer d’autres gens, certains deviendront des amis, d’autres des connaissances, j’imagine que je tomberai amoureux aussi. Et je suis déjà ému de ces personnes qui sont là quelque part et que je ne connais pas. Je peux presque les toucher déjà, j’ai l’intuition de leur présence. Et puis il y a les amis, ceux qui sont là, et qui se transforment eux aussi (vieillir est un mot inapproprié). Nous vivons au même instant des transformations qui par vagues nous rapprochent, nous éloignent, mais nous sommes dans le même océan, alors peu importe. Je suis sentimental ce soir.

J’ai repris le dessin, et hm ce n’est toujours pas ça.