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l’automne en été

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Depuis quelques jours je me lève tôt (depuis le petit déjeuner pris avec une amie dans un joli hôtel -c’est nettement plus agréable que n’importe quel déjeuner ou dîner, nous étions quasiment seuls, c’était en dehors du temps), c’est très agréable. C’est le cas pour beaucoup de gens, le métro est plein, et j’imagine que c’est pour se rendre à des boulots pas très exaltants, ce sont les pauvres qui se lèvent tôt, pas besoin d ‘être sociologue pour le voir, ce sont surtout des pauvres d’origine étrangère (à partir de 8h les blancs sont majoritaires). J’aimerais bien me lever encore plus tôt, je vais m’entraîner (comme ma vie sociale le soir se réduit de plus en plus ça ne devrait pas être difficile).

La nouvelle saison de Mad Men commence, je suis impatient de retrouver les personnages de ma série préférée (on est à cent coudées au dessus de True Blood et consorts). Préférée ex-aequo avec In treatment qui n’aura peut-être pas droit à une troisième saison. Le Nietzsche de Zweig est très bien.

Dîner chez Thomas et sa petite famille. Nous avons parlé travail, projets, romans. Il y a quelques écrivains qui sont des amis, nous partageons un même rapport à tout le cirque, nous habitons Paris, mais c’est un Paris qui a quelque chose de la campagne ou de la forêt (à propos, une amie m’a conseillé L’ascension du Mont Ventoux de Pétrarque). Nous avons mangé d’étonnants poissons argentés et, en dessert, des gâteaux colorés. Hier deux heures chez Cha-Jin, une des meilleures adresses pour le thé japonais, avec Marc Molk, Eli et son ami. Nous étions dans la petite salle avec les tatamis, beau moment (sencha et matcha, et quelques petits gâteaux) Cela s’est terminé en discussion politique (la pâte de haricots rouge avait peut-être fermenté) pas vraiment nécessaire, car tout le monde sous couvert d’idées sérieuses défendait son histoire, sa famille, son enfance, ses névroses.

La psychanalyse n’est pas un exercice de style. On ne commence pas une thérapie par curiosité intellectuelle, mais en raison de souffrances qui empêchent de mener une vie à peu près normale. Cela fait quelques années maintenant que j’ai commencé. Je disais à ma psy à quel point mes séances me servaient dans mon travail d’écriture comme mon travail d’écriture m’aidait dans mon travail sur moi-même. Mon bureau et le cabinet de ma psy sont deux chambres d’échos, les mots prononcés dans l’une prennent du sens dans l’autre. Travailler à aller mieux, à mieux me comprendre, sert mes romans, comme travailler mes romans (dont le personnage principal mène toujours une quête) me sert à me construire. Drôle de métier que l’écriture (le débat « métier, artisanat, condition » ne m’intéresse pas).

Il n’y pas de plus beau soleil que le soleil d’automne (nous sommes encore en été, mais l’automne est là).

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