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épigraphe

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Je l’ai écrit dans un précédent article le nom de ce blog est celui d’un roman de Graham Greene. Lui-même a tiré son titre d’un passage d’une oeuvre de Kinglake (je ne connaissais pas : historien et écrivain-voyageur du XIX° siècle, auteur d’une Invasion of the Crimea en huit volumes ; dont un des traits de caractère semble avoir été une vigoureuse détestation de Napoléon III) qu’il a placé en épigraphe. Je vous donne ici cette citation, elle me semble dire quelque chose de pertinent, pour nous aussi :
« Dans la mesure où le champ de bataille se présentait à l’oeil humain nu, il n’avait ni ensemble, ni longueur, ni largeur, ni profondeur, ni dimensions, ni forme, et n’était composé de rien, hormis d’innombrables petits cercles proportionnés à la portée visuelle dans la brume en tel ou tel endroit… Dans ces conditions, chaque groupe particulier de soldats anglais continuait à livrer sa propre petite bataille dans une heureuse et propice ignorance de la situation générale où se trouvait l’action ; que dis-je, très souvent même dans l’ignorance du fait qu’une grande bataille était en train de faire rage. »
Kinglake
In so far as the battlefield presented itself to the bare eyesight of men, it had no entirely, no lenght, no breadth, no depth, no size, no shape and was made up of nothing except small numberless circlets commensurate with such ranges of vision as the mist might allow at each spot… In such conditions, each separate gathering of English soldiery went on fighting its own little battle in happy and advantageous ignorance of the general state of the action ; nay, even very often in ignorance of the fact that any great conflict was raging.