Quand je vais à Paris, je dors parfois chez mes amis T et M (et leurs deux enfants). Ils ne sont pas véganes, ni végétariens, mais ce sont de vrais amis et des hôtes accueillants, donc toujours ils préparent un dîner végane, quelque chose de simple et délicieux, des pâtes aux légumes, par exemple, un grand taboulé, etc.
La dernière fois, T avait prévu de faire des pâtes au pesto.
Nous sommes dans le bus qui part de Bastille pour aller vers Saint-Marcel. M demande :
– Mais il n’y a pas de fromage dans la sauce au pesto qu’il y a à la maison ?
T : Ah si sans doute. Ecoute, ce n’est pas grave, on va s’arrêter à Monoprix pour acheter du basilic et je ferai un pesto maison.
Supers amis, quand même.
On fait les courses. La soirée avance, T prépare le pesto maison, ça lui prend du temps et de l’application, les enfants mangent (le pesto en pot avec du fromage) je parle avec eux et avec M. Enfants les enfants vont se coucher, nous nous mettons à table…
C’est très bon. Le pesto préparé par T est délicieux.
M a un doute :
– Tu n’as pas mis de fromage dans le pesto ?
– Ah bah merde si.
– Donc tu as fait un pesto non-végane pour remplacer un pesto non-végane ?
La situation est un brin absurde, on en rit. Les réflexes sont puissants. Le réflexe du fromage a été plus fort que les bonnes et belles intentions de mon ami.
M me demande si je veux quand même manger les pâtes ou si on essaye de trouver une autre solution. Ce soir, exceptionnellement, je mangerai végétarien.