Relecture de mon manuscrit après passage de la correctrice. Elle a repéré des fautes de français, des oublis de mot, des erreurs factuelles (j’ai confondu le nom de deux associations, par exemple). Elle a suggéré de remplacer certains mots en cas de répétition. C’est un travail, fin, respectueux et rigoureux. Les correcteurs sont nécessaires, penser économiser sur ce poste, en payant moins, ou pas, en engageant n’importe qui, c’est une erreur tragique. En tout cas c’est un signe de manque de professionnalisme, qui n’est pas rare au sein de cette industrie (et je pourrais dire la même chose au peu d’espace, de temps, d’argent donné aux graphistes indépendants pour créer des couvertures originales, dire l’horreur que sont les banques d’image).
Je pense avec amitié à André Schiffrin et à la manière dont son Édition sans éditeurs a été reçu lors de sa sortie, avec une certaine condescendance par le milieu littéraire français sur le ton de « Ça n’arrivera pas ici, c’est un truc d’américains ». J’avais déjeuné avec Schiffrin à New York en 2004 dans un petit resto chinois. C’était un homme charmant, élégant d’un point de vue humain, et passionnant. Il manque.
Je pense aussi Éric Hazan qui dans un livre récent sur la manière dont l’édition fonctionne ne parle pas de la rémunération des auteurs, et cite un éditeur qui se plaint d’un auteur (Balzac), tiens donc comme c’est original : une plainte d’éditeur à l’égard d’un auteur dans le livre d’un éditeur. Comme quoi les idées politiques sont toujours redevables d’une position. Il ne suffit pas de dire qu’on aime la littérature, les livres, les écrivains, il faudrait reconnaitre que les auteurs ont un corps et une vie matérielle, et qu’il y a souvent un rapport social complexe dans leur position au sein de ce système.
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