Je suis en train de lire Geai de Christian Bobin, et c’est un émerveillement. Troublant pour une raison : son livre commence par un sourire, comme La libellule de ses huit ans. Le livre de Bobin est antérieur au mien de trois ans. Je ne l’avais pas lu à l’époque. Le début des deux livres est différent, ce sourire n’a pas le même destin, mais tout de même c’est troublant.
L’un des strips de la bd qui sort en octobre me fait penser à la scène d’un film que je viens de voir (et que j’avais vu des années avant, donc là l’influence est possible). Je vais demander à Clément ce qu’il en pense.
Dans les ressemblances troublantes, il y a le vol, le vol inconscient, le plagiat et les coïncidences.
Un extrait : « Ce sourire, au début, personne pour le voir. Que deviennent les choses que personne ne voit ? Elles grandissent. Tout ce qui grandit grandit dans l’invisible et prend, avec le temps, de plus en plus de force, de plus en plus de place. »
Il y a des écrivains vers qui on ne va pas parce qu’ils semblent être loin de ce que l’on est, de ce que l’on veut. Sans des rencontres, sans l’amitié et la confiance qui va avec, je serai passé à côté de Bobin, je l’aurai catalogué (avec mon instinct fait de préjugés contre lesquels je me bats) pas pour moi. En fait, c’est un auteur important, très important, qui me touche profondément, ce qu’il est écrit résonne en moi, cela m’est familier, il y a quelque chose de magique et d’intime à chaque page.
Je mets Think (about it) de Lynn Collins sur la platine. Un verre de muscadet.