Je retombe sur cette phrase de Deleuze : « Le système nous veut triste, il nous faut être joyeux pour lui résister. » (jamais réussi à terminer un de ses livres d’ailleurs, sur Spinoza, Nietzsche, L’image-temps, L’Anti-Oedipe mais dans tous j’ai trouvé quelque chose). Je disais à mon psy : être triste c’est se faire du mal, cela ne résout rien, c’est une manière d’obéir à notre passé, de le rendre présent, de s’y enfermer. C’est parce que nous avons toutes les raisons d’être tristes et désespérés qu’il ne faut pas l’être, la joie et l’humour c’est de la désobéissance, c’est politique. On nous blesse, des choses nous font mal ? Alors il faut refuser de prendre ça au sérieux, car c’est accepter une danse que nous ne menons pas et qui nous laissera exsangue. Ces douleurs qui surgissent en nous et nous ravagent parfois, ce ne sont que des choses qui passent, ce n’est pas grave finalement même si on a l’impression que ça nous tue, il faut réinterpréter le sens de la douleur. C’est vivre dans un film d’horreur, et apprendre que ce n’est que du cinéma, que ce sang, ces coups, c’est pour de faux, que ça ne marche que parce qu’on y croit. Il y a une folie démoniaque et sage à conquérir. Trouver un moyen de retourner cette violence vers autre chose.
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