J’ai toujours aimé les films d’horreur (et les livres d’horreur). Pour l’ambiance dans la salle de cinéma, par les commentaires, les cris, les mots, que les images provoquaient. Il y a avait une absence de sérieux, un rapport ludique en même temps que profond à la mort, à notre propre disparition. Aujourd’hui j’ai du mal à voir, et à revoir, des films que je regardais en mangeant de la pizza et en buvant du Coca adolescent avec mes amis bizarros. Mais de temps en temps, j’y reviens, j’achète Mad Movies (le magazine de notre adolescence prolongée à mon frère et à moi). Les monstres nous font peur pour nous prévenir. Je m’y sens chez moi. En novembre auront lieu Les Utopiales, festival international de science-fiction de Nantes, et nul doute que je m’y sentirai plus à l’aise qu’aux Rencontres Littéraires de Manosque (sans doute le meilleur festival littéraire, le mieux organisé, le plus ouvert et accueillant, et pourtant je m’y sens comme un intrus, déplacé). C’est Halloween aujourd’hui. J’aime les fêtes, peu m’importe que ce soit commercial et américain, j’aime ce surnaturel invité le temps d’une soirée. Il n’y a pas assez de fêtes, à une époque je pensais fêter toutes les fêtes de tous les pays. J’ai rencontré une fille qui a dit à son enfant que le père Noël n’existe pas. C’est incompréhensible pour moi. J’aime le père Noël, et cette fête. Ne pas y voir la joie et l’idéalisme de ces nuits-là, c’est triste. Mais si des adultes disent aux enfants que le père Noël n’existe pas, c’est sans doute qu’ils veulent protéger leurs propres père Noël, leurs propres illusions, bien moins joyeuses, bien moins belles. Aujourd’hui j’ai sculpté cette petite citrouille. Bouhhh.