J’ai été pris de l’envie d’un livre comme une faim soudaine, qui ne peut attendre une heure, pas pour une pâtisserie, mais pour un livre, pour les Journaux de Sylvia Plath, que je lisais l’an dernier dans la bibliothèque de la résidence où j’étais. Le livre était emballé dans un fin film plastique, je l’ai arraché sitôt sorti de la librairie, je l’ai ouvert au hasard. Je n’ai pas lu, trop décontenancé par l’odeur de frangipane qui venait des pages. Parfois on désire un livre comme un gâteau, et parfois notre désir le transforme réellement en pâtisserie. (Je dis de la frangipane, mais je crois que le cyanure a lui aussi une odeur d’amande.) C’est un mélange. Ce livre est un livre-ami. Je m’y retrouve pour mille raisons. Parfois on devient amis posthumes. On se tient chaud quand même.
C. a lu à haute voix un poème de Ted Hughes hier, un poème sur Sylvia, extrait des Birthday Letters.
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