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Elena Janvier

Il y a des livres à part, parce qu’ils ne ressemblent à rien, ce sont des enfants bizarres dans la cour de récréation. Parmi ceux que je lis en ce moment, il y a « Au Japon, ceux qui s’aiment ne disent pas je t’aime », de Elena Janvier, aux éditions Arléa. C’est un abécédaire sur les différences entre la France et le Japon. Dis comme ça, cela semble sec, alors que c’est tout le contraire : ce livre est poétique et espiègle. Depuis un moment je redécouvre le plaisir de la lecture à voix haute, et ce drôle d’animal se prête très bien à ça. Un extrait :

Amour

Au Japon, ceux qui s’aiment ne disent pas « je t’aime » mais « il y a de l’amour », comme on dirait qu’il neige ou qu’il fait jour. On ne dit pas « tu me manques » mais « il y a de la tristesse sans ta présence, de l’abandon ». Une sorte d’impersonnel immense qui déborde de soi. La tristesse est partout, l’amour aussi. Pas de hors-champ du sentiment.

Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville. Verlaine, poète japonais né en 1844 et mort en 1896.

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