C’est drôle cette histoire de fautes d’orthographe. Il y a quelque temps j’ai fait remarquer à une amie qu’elle faisait une faute, systématiquement. Cela m’a mis mal à l’aise, d’être dans la posture du prof, du correcteur. Je me suis excusé. J’étais vraiment embarrassé. Les fautes d’orthographe ont une histoire, c’est parfois de inattention, la marque d’une inaptitude sociale (me souffle une amie), c’est souvent aussi les blessures d’une scolarité difficile, un reste d’ancien mauvais élève. On a été mauvais élève pour des raisons sociales, parfois pour des raisons psychologiques liées à l’histoire familiale. Alors bien sûr l’orthographe est une chose importante, d’abord parce que ça classe les gens, c’est un marqueur social, un moyen de discriminer. Rien que pour éviter cela, l’orthographe et la correction sont importantes, il faut travailler à maîtriser cette langue. Mais on ne part pas avec les mêmes chances, les mêmes facilités. On garde des marques de son passé de mauvais élève, j’en sais quelque chose. Et il y aura toujours des gens pour vous le rappeler. La discrimination sociale est la règle, ce sont des choses fines, des codes, qui échappent, que n’arrivent pas à maîtriser ceux qui ne viennent pas des bons milieux. Mauvais élève c’est un maquillage pour dire un enfant de pauvre ou un enfant d’une famille où ça ne va pas. Et c’est monstrueux. Je n’en ai pas fini de régler mes comptes avec l’école :-).
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