Dès le lendemain de mon retour à Paris je suis allé en Moselle. Mon corps, je me demande ce qui lui prend, semble tenir le coup, il supporte l’agitation et le manque de sommeil. Cela ne va pas durer, alors je ralentis, je fais comme si je n’étais pas en retard pour écrire ceci ou cela. Je me pose trois jours à Paris, je retrouve mes amis, je rate la séance du Godard mais mes amis me le rejouent dans un resto/kebab turc. Nous parlons de la crise ( la crise dans la crise car depuis que je suis en âge de lire les journaux on me dit que c’est la crise), des moyens qu’on trouvera pour résister. Nous pensons à une grande maison à la campagne, à des plantations de pommes et de choux, de dizaines de fruits et légumes. Nous avons commencé la liste de ceux que nous voulons avec nous. Dans le Godard (mes amis n’ont pas tout aimé dans ce film), il y a cette phrase « Si la loi est injuste, la justice passe avant la loi ».
La Moselle, donc. Les rencontres avec les élèves (6° et 5°) ont été passionnantes, il y en a eu cinq en deux jours, dans différentes villes de Moselle. Les enfants n’hésitent pas à poser des questions, ils sont sérieux et ils se marrent aussi, ils prennent des photos avec leur portable et ils me demandent si j’ai des enfants et combien je gagne. Et ils prennent ce qu’ils ont lu à coeur. J’ai vraiment pris plaisir à l’aspect social et relationnel du job d’écrivain en commençant à publier pour la jeunesse. C’est impossible (le plus souvent) en littérature adulte.
Saint-Malo samedi et dimanche. J’ai hâte de retrouver l’océan et les souvenirs que j’ai laissé là. Café avec un ami près de son bureau ce matin, derrière Notre-Dame. Nous avons parlé des femmes, de celles que nous connaissons, de celles que nous aimerions connaître, et de ce temps qui ne vient pas où nous embrasserons quelqu’un pour longtemps. Belle manière de commencer la journée.
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