Une maison d’édition (Le Seuil) va quitter le 6° arrondissement pour le bord du périphérique. Si c’est pour un quartier dans lequel les gens vivent, c’est une bonne nouvelle, si c’est pour un quartier d’affaires, c’est triste. Mais après tout la délocalisation ne se fait pas à des milliers de kilomètres. Sans doute il y aura une réelle contestation du capitalisme lorsque les ouvriers ne seront plus les seuls touchés. C’est cela qui est triste. L’Olivier reste intra muros (c’est pratique, c’est sur ma ligne de métro). Il est regrettable que les maisons d’éditions soient établies dans des quartiers où personne ne vit (personne ne vit dans le 6° arrondissement je vous assure). C’est un symptôme. D’accord, d’accord, l’héritage, l’histoire. Mais justement poursuivons l’histoire dans un quartier encore vivant (et pourquoi pas en Seine-Saint-Denis). Il faudrait être fidèle à l’esprit plutôt qu’aux murs. Parfois pour ne pas trahir il faut partir (ni le 6° arrondissement ni les bureaux ne collent avec mon idée de la littérature, mais je suis un idéaliste sentimental). Pfff je suis triste. Bientôt les gens que j’aime n’auront plus les moyens de vivre à Paris, alors cette ville n’aura plus aucune utilité. Ce n’est pas grave, nous recommencerons ailleurs.
Le Mi Lan Xiang 4 ne me plaît plus autant (note rectificative un peu plus tard : en fait si ce dan cong de 1991 est une merveille, très particulier, confit, il a quelque chose d’un vieil alcool). Je ne l’ai peut-être pas assez dosé. Belle journée grise. La ville n’est pas toute proche, je prends un bus pour faire les courses, je reviens des sacs accrochés au doigts, c’est lourd et pourtant il me semble que je ne mange que les choses légères. La nourriture n’est pas chère ici (Stuttgart, pas vraiment une ville pauvre), et on y trouve des choses étonnantes comme du jus de sureau et de la choucroute bio en sachet.