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heureusement il y a des chiens qui parlent

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Petit déjeuner avec Aude samedi, nous avons parlé travail en mangeant une mangue et le mot éléphant est venu dans la conversation ; pour finir nous avons échangé des livres. J’aime parler travail avec des collègues amis. Il faudrait toujours commencer la journée avec quelqu’un qu’on apprécie. Par une conversation légère qui n’a pas peur des silences.

Lundi, après-midi avec Marc Molk (je dois écrire une ékphrasis à un de ses tableaux, je m’y mets demain !), nous avons marché dans Paris en discutant (d’amour et d’histoire), quelques pauses (un café chic, un vendeur de macarons, une librairie, puis la place Saint-Sulpice pour manger une noix de coco en buvant du jus de gingembre). Le soir, avec Nes et Balthazar, nous avons vu le dernier Pixar, superbe, mais j’ai passé mon temps à avoir les larmes aux yeux. Trop éprouvant (comme l’a dit la petite fille de Marc le lendemain : « Mais il y a des chiens qui parlent ! » Elle a raison, heureusement la vie a du sens car il y a des chiens qui parlent).

Mardi midi, pique-nique aux Buttes Chaumont sur l’herbe en pente. J’aime beaucoup ce parc, la cascade, le pont, les montagnes factices. Surtout des amis de Marc et d’Héloïse, Armand de Saint-Sauveur (l’éditeur du livre des préfaces), et Jakuta est arrivée (avec son copain), elle a essayé de me faire adopter des chats, puis elle a tenté de me convaincre de porte des slims. Aucune chance. Elle a trouvé le titre de son roman de janvier (et il est super).

Dernière salve de correction/relecture terminée. Le roman est là. Les sensations physiques de l’écriture ressemblent beaucoup à celles de la conduite d’un hydravion (je ne sais pas d’où vient cette idée, je n’ai jamais piloté un tel engin, je ne vais pas tarder à aller dormir je crois). Il y a des turbulences, des nuages, des oiseaux qui se prennent dans les hélices, il faut bien tenir le manche, la pression est forte, les secousses nombreuses, puis de temps en temps on se retrouve au dessus des nuages ou dans un ciel bleu et tout semble glisser, on flotte mais en avançant tout de même, c’est un état d’apesanteur contrôlé, on suit une route et rien ne fait obstacle, rien ne freine la course et les figures. Et puis fatalement, un orage arrive, une dépression atmosphérique. Dans Les années de voyage de Wilhelm Meister, Goethe parle de la volupté de la création dans un passage qui commence ainsi (citation reprise du dernier livre de Pierre Hadot) : « Avoir devant soi, tout le jour, la magnificence du monde et se sentir en état de la rendre soudainement révélée par le don de la peinture ». J’ai bien envie de lire les Conversations avec Eckermann. Mais j’ai quelques livres à terminer. Et j’aimerais bien trouver un roman policier à lire (du niveau de Dennis Lehane). Découverte de deux séries fabuleuses : Arrested Development (dans la veine Wes Anderson dixit Guillaume Tavard, et en effet il y a quelque chose de ça) et Eastbound & down (dans le veine Apatow, produite par Mac Cay et Will Ferrel -trois épisodes ont été réalisé par le génial David Gordon Green). En ce moment j’écoute Silver Jews (groupe défunt cette année) et le dernier album de Phoenix, Wolfgang Amadeus Phoenix. Il est 23h, j’écoute Where do the children play de Cat Stevens (chanson d’ouverture de Harold & Maude), j’arrose le petit olivier sur le petit balcon de l’atelier avec une vieille bouteille d’eau gazeuse, le pont Saint-Michel est calme, peu de circulation, j’aime cette ville. Ce fut une sacrée belle journée.

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