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Une agréable chirurgie

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J’ai presque terminé de relire mon roman. Ma dernière lecture datait de fin mai. Mon regard est déshabitué des phrases et de l’histoire, mon microscope et mon télescope sont nettoyés. Des problèmes que je n’avais pas vu m’apparaissent (comme des poissons remontant à la surface après qu’on ai jeté une grenade dans l’eau, le ventre en l’air, l’oeil vitreux), je corrige, je réécris, je suis à un stade du roman où tout est là, il ne s’agit que de corrections, mais des corrections qui changent tout. Il est passionnant de voir le texte s’améliorer, par le simple biffage d’un mot, d’une phrase, le remplacement d’un mot par un autre, le changement de place d’un paragraphe, l’ajout de précisions, de gestes, d’attitudes, de tons, de couleurs, d’éléments de décors. Je me sens comme un chirurgien, réparant, recousant, soignant. Oui j’ai vraiment le sentiment d’opérer ce corps malade qu’est le roman à ce stade. Et ce sont des opérations joyeuses et palpitantes.

Dans son petit essai (éditions Allia) sur Stendhal, Lampedusa écrit « (…) il arrive souvent que chaque ligne soit à la fois révélation spirituelle, action et peinture ». Et aussi : « Le résultat de cette technique si incroyablement subtile c’est la fusion complète de l’auteur, du personnage et du lecteur » (ce que Lampedusa estime être le génie de Stendhal).

Grand changement dans ma vie quotidienne. J’ai amélioré mon petit déjeuner traditionnel (flocons d’avoine). Cela donne ça : flocons d’avoine, poudre d’amande dégraissée (Ecomil), graines de sésame grillées, deux cuillères d’huile de noisettes, eau, miel. C’est très bon. Bien sûr, un thé vert (les nouvelles récoltes sont arrivées à la Maison des Trois Thés, je vais y passer pour faire le plein), un verre de jus de fruit, un yaourt, des dattes (ou des raisins secs).

Déjeuner chez Toraya, un salon de thé japonais qui propose aussi des merveilles pour le midi. Les desserts sont particulièrement beaux (on a envie de les garder intacts). Le décor fait penser à un endroit qui aurait été à la mode en 1972 (c’est très orange et très marron, avec des meubles design de l’époque). Elizabeth Guyon Spenato (ex Qi-Guyon, qui a écrit des livres sur sa vie en Chine, de chanteuse et d’actrice) m’a invité, elle vit des aventures incroyables avec son copain entre la France et la Chine (ils ont monté une société à Hong Kong). On a terminé avec du matcha (dans un grand bol, vert et moussant).

Je viens d’écouter une émission sur Bergson. Je retiens cette formule : « la création continue d’imprévisible nouveauté ».

Tentative d’organiser des vacances (trouver une maison quelque part au bord de l’eau) avec l’Anonyme et Bathazar. Nous ne sommes pas doués (et comme il n’y a aucune fille pour tout gérer, nous sommes totalement inefficaces), alors je crois que nous allons rester à Paris. Nous avons peut-être une piste amicale en Normandie.

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