Ce matin je pensais que les emails ce n’est pas simple, je crois que c’est parfait pour de brefs messages, mais pas plus, sinon ça devient un genre de monologue poseur (je parle de moi, c’est une peur qui me tombe dessus de temps en temps). Enfin, bon, je suis peut-être pessimiste. Et puis c’est encore un moyen pour ne pas être dans la vie (ce que je comprends, c’est moins dangereux de rester à distance). Il y a ce problème aussi d’une familiarité (induite par l’échange écrit) que l’on ne peut construire que bien plus lentement dans la vie réelle. C’est bizarre. Bien sûr il existe des correspondances basées sur l’écoute et la réciprocité, sur une certaine précaution. Cela s’invente. Il faut juste faire attention. Aujourd’hui je suis plein de bonnes résolutions.
Ces considérations m’ont amené à penser à Crumb de Terry Zwigloff. Un de mes films préférés. Il faut absolument voir ce portrait d’artiste. C’est immensément triste. Et en même temps rassurant : quelqu’un comme Crumb s’en est sorti, à peu près, malgré son passé, sa sensibilité, son étrangeté, dans ce monde blessant, il s’est construit une cachette, on appelle ça l’art. Aujourd’hui il vit dans le sud de la France, dans une maison à la campagne. Wendy & Lucy n’a pas remplacé Harold & Maude dans mon coeur. Loin de là. Le comic-strip que je fais avec Clément avance. Il fait des essais de couleurs en ce moment.
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