Hier sur France Culture, le patron du Seuil disait que les auteurs de sa maison d’édition ont entre 10 et 12% de droits d’auteur, que certes les auteurs bd avaient besoin de temps pour créer mais moins les auteurs de roman d’ailleurs Kafka travaillait dans les assurances (note : ce boulot épuisait Kafka, il le détestait, il aurait aimé du temps justement et du repos mais on dirait qu’il n’est pas prêt d’être entendu -soyons clairs : dire que les écrivains et artistes devraient avoir un boulot en plus c’est une manière de ne pas penser la question du paiement du travail artistique et de la redistribution des richesses), qu’il y a un mauvais capitalisme (celui des GAFA) et donc un bon ? que concernant les revendications sociales des auteurs euh rien, que l’industrie du disque méritait quand même le piratage, que « Il est temps que la gauche -les forces de progrès comme on disait autrefois- passe à la contre-attaque » mais peut-être pas quand même en ce qui concerne la situation des auteurs et des précaires, disons être de gauche sur les sujets qu’on veut et pas les autres. Il avait l’air sympa ce patron, mais un peu perdu, un peu pris au piège par une journaliste qui posait de vraies et intelligentes questions, on le sentait pas à sa place comme s’il aurait préféré être à nouveau auteur par exemple plutôt que travailler dans les assurances, pas libre de parler en somme parce que lui-même a des patrons.