Je suis en train de lire Si peu d’endroits confortables, de Fanny Salmeron, un premier roman publié chez Stéphane Million Editeur. Le genre de roman dont on devient l’ami, que l’on lit d’une traite, sentimental et inventif. Un plaisir.
Ce soir, cinéma avec A. : La Rose Pourpre du Caire, de Woody Allen. Un de mes films préférés. J’aime tout. La musique, l’élégance, le propos. C’est un film profond dans lequel on est bien, et qui fait flancher notre cœur, qui excite nos pensées aussi. Cinq secondes avant la fin, une tache est apparue sur le visage de Mia Farrow (qui se trouve dans une salle de cinéma, face à l’écran), rouge, jaune, brune. La pellicule brûlait. C’était très étrange et beau ce petit incendie à la fin de ce film sur le cinéma, c’était magique (la photo a été prise à la fin de l’incendie, qui a bien duré six-sept minutes). (drôle de séance à l’action écoles ce soir : le film a commencé flou).
Avec A., nous avons discuté fleurs. J’aime bien que les filles m’offrent des fleurs (mais ça reste rare), et ce matin une amie me disait que c’était un truc d’hommes, et qu’il valait mieux respecter les codes, la coutume a son charme. J’ai acquiescé parce que l’avis des autres est intéressant et juste, il exprime une intimité, et comme j’ai tendance à avoir l’esprit de contradiction j’ai peur d’être trop bizarre et à la marge et de me couper d’une certaine norme censée être protectrice et rassurante et de sombrer dans l’asocialité, la solitude totale à la crazy snake man (je dramatise un peu …). Mais ce soir, A. avait un tout autre avis, elle trouvait que c’est bien d’inverser les rôles, de mettre un peu de folie dans les rapports. Elle a toujours offert des fleurs aux hommes avec qui elle a été, mais a-t-elle précisé : égoïstement, parce qu’elle trouvait que ça faisait joli dans un vase (et quand même aussi pour leur faire plaisir). Mon avis sur la question « les filles doivent-elles aussi nous offrir des fleurs ? » fluctue. Je crois que c’est agréable quand ça arrive comme une surprise, quand c’est un geste inattendu, rare et fantaisiste (ce que me disait C. en fin d’après-midi 🙂 ).
Parfois je tends des pièges, et comme je ne suis pas très malin je m’y enferme aussi dedans. J’avais invité C. au théâtre du Vieux-Colombier pour assister à une rencontre avec un tapissier et une tapissière de la Comédie Française (c’était une surprise, et elle a été très surprise en effet). C’était particulier. Une heure et demie à écouter parler de ressorts, de tissus et rideaux, de coussins, de crin végétal (de l’Atlas, au Maroc). Souvent passionnant, très souvent surréaliste -un peu long. Drôle d’expérience. Pendant la présentation, C. m’a glissé à l’oreille qu’il existait des tissus liquides, et même des tissus gazeux -mais j’ai peut être mal compris.
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