Je fais partie de l’association Les filles du loir, c’est un chouette truc créé par quelques jeunes femmes : quatre, cinq fois par an, l’association reçoit un auteur (roman, bd, poèsie, historien(ne)…) (désormais le rythme sera de huit rencontres par an), je suis même au conseil d’administration (waou). Bon, et bien Les filles du loir ont reçu les éditions Attila vendredi soir dans le sous-sol de l’Imagigraphe, la belle librairie de ce quartier atroce d’Oberkampf. Cela faisait plaisir à voir, deux éditeurs passionnés, qui se préoccupent de graphisme, qui adaptent chaque livre à l’auteur. Ensuite un dîner était prévu, mais nous étions une petite vingtaine, trouver un restaurant s’est révélé difficile. Quand enfin nous en avons trouvé un, voyant que nous serions placés à des tables différentes, voyant aussi que ça ressemblait à une ambiance joyeuse mais pour moi flippante de colonie de vacances, je me suis barré. J’ai retrouvé une partie des inadaptés magnifiques dans ce super bar espagnol de Belleville (rue de l’Orillon), un des meilleurs, que nous avons découverts comme une nouvelle Amérique et qui maintenant a du succès (mais ça reste sympa, pas cher, et la musique -Fip !- n’est pas forte). Je ne sais pas pourquoi je parle de ça. Bon en tout cas nous avons pris un verre, et c’était chouette. Période pas facile, pas mal de mes proches galèrent, mon frère se retrouve au chômage, Nes galère et se débrouille, pas mal de mes proches rament plus ou moins, comme si on avait pas assez à faire avec notre histoire familiale bordel et les crises existentielles. Ce qui est scandaleux c’est aussi que tellement de gens qui mériteraient de galérer ne galèrent pas. Il faudrait les aider, malgré eux, ces incompétents arrivistes à avoir ce qu’ils méritent, c’est à dire pas grand chose. Impression d’habiter un monde construit avec des vagues (les architectes ont vraiment un problème). En tout cas, tenir le coup, se soutenir, être là pour les autres, se débrouiller, rire.