Ce matin j’ai eu droit à la plus étrange et la plus poétique phrase depuis longtemps. Une fellow à qui je demandais le nom de son parfum (les filles s’étaient parfumées pour le cours d’allemand, c’est un peu le moment -trois heures!- social de la semaine ici) m’a répondu (avec son accent roumain, en relevant un peu le menton) : « C’est le meilleur parfum soviétique. » Il s’appelle Dzingars et il vient de Riga. Il y a des phrases qui sont belles comme des paysages. On aimerait les prendre en photo, les mettre dans des albums, les accrocher aux murs. Ou les planter dans la forêt au milieu des arbres.
A part ça je traîne aujourd’hui. Hm. Il y a des journées qui se cachent. J’ai eu beau chercher cette journée, elle se défilait, elle me glissait entre les mains. Une journée est un animal qu’il faut dompter, apprivoiser et parfois attraper avec un filet. Cela demande de la ruse, de la patience et de la détermination. Un moment inattention et elle s’échappe. Il faudra attendre le lendemain matin, quand la journée sera à nouveau jeune et endormie. Il faudra la saisir.